1807 – La guerre des forteresses

La série de victoires rapides des Français contre la Prusse, en 1806, et les deux grandes batailles de 1807 – Eylau et Friedland – dominent la perception de ces deux campagnes, qu’il faut en réalité considérer comme un tout.

L’année 1807 est pourtant placée sous un signe complètement différent de celui généralement accepté lorsque l’on considère les deux campagnes de la Grande Armée en Prusse orientale. Les opérations militaires de loin les plus importantes, des rives de la Mer Baltique jusqu’aux régions montagneuses du Schleswig-Holstein, furent les sièges des forteresses prussiennes. Elles restent toutefois, au moins du point de vue français, dans l’ombre des glorieuses actions de l’armée de campagne sous les ordres de l’empereur Napoléon. Cette étude se consacre donc dans le détail aux opérations, parfois longues, qui couvrent le spectre total de cet « art de la guerre »

Du simple coup de main au siège en règle et à l’assaut, en passant par le blocus, tous les types d’attaque des places sont représentés durant cette campagne.

Après que, à l’automne 1806, de nombreuses forteresses du cœur de la Prusse se soient rendues aux Français, souvent sans un coup de canon, l’année suivante quelques places résistèrent jusqu’après la paix de Tilsit. La plus connue est la forteresse de Colberg, en Poméranie, que déjà les contemporains considéraient d’une façon particulière. Durant la dernière partie de la Deuxième Guerre Mondiale, elle fut montée au pinacle par la propagande : le film réalisé en 1944 par Veit Harlan, et présenté pour la première fois, en janvier 1945, dans la forteresse de Brest, est un des classiques du cinéma.

Le siège de Danzig trouve aussi dans l’historiographie française la plus grande attention. Pourtant  il faut noter que, comme d’ailleurs dans toutes les autres places de la guerre des fortifications de l’année 1807, la majorité des troupes engagées furent celles des royaumes et principautés alliées.  Bavarois, Wurtembergeois, Hessois, Saxons, Polonais, Italiens, Hollandais et Espagnols furent engagés sur ce terrain « secondaire » pour soulager les troupes françaises de l’armée principale. En 1807, la Grande Armée atteignait, pour la première fois, une dimension européenne.

Du côté prussien, on ne trouve le plus souvent dans les places fortifiées que des unités de dépôts, les restes de régiments décimés de l’armée de campagne, ainsi que des réserves locales et des milices, ainsi que de nombreux corps francs, en partie levés a l’initiative privée.

Sur le plan uniformologique, les unités des protagonistes sont hautement intéressantes, car dans les armées de la Confédération du Rhin on trouve encore un grand nombre de ces uniformes particuliers dans leur coupe, leur couleur et leur façonnement, qui ne subiront l’influence française que l’année suivant. Chez les Prussiens, c’est l’improvisation pure qui domine. On s’empare de tout de que l’on peut trouver dans les dépôts, jusqu’aux casques moyenâgeux, aux pièces de butins et aux habits civils adaptés : de sorte que certaines unités sont considérées comme composées de « brigands » et, de ce fait, exclues du droit de la guerre.

Nous commencerons par étudier les deux grands sièges de la côte de la Baltique, puis les fortifications de la Vistule à Graudenz, les places de Silésie et finalement les fortifications de Stralsund et les combats en Silésie-Poméranie, qui durèrent jusqu’après la paix de Tilsit.

Le siège de Dantzig

Le siège de Colberg

Le siège de Graudenz

Les forteresses de Silésie

Stralsund – Poméranie suédoise

Bibliographie

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