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1806 – Trente-Deuxième Bulletin de la Grande Armée

Berlin, 16 novembre 1806

Après la prise de Magdeburg et l’affaire de Lubeck, la campagne contre la Prusse se trouve entièrement finie.

Voici quelle était la situation de l’armée prussienne en entrant campagne.

Ernst Friedrich Wilhelm Philipp von Rüchel
Ernst Friedrich Wilhelm Philipp von Rüchel

Le corps du général Rüchel, dit de Westphalie, était composé de 33 bataillons d’infanterie, de 4 compagnies de chasseurs, de 45 escadrons de cavalerie, d’un bataillon d’artillerie et de 7 batteries, indépendamment des pièces de régiment.

Hohenlohe-Ingelfingen
Le maréchal Hohenlohe-Ingelfingen

Le corps du prince de Hohenlohe était composé de 24 bataillons prussiens et de 25 bataillons saxons, de 45 escadrons prussiens et de 36 escadrons saxons, de 2 bataillons d’artillerie, de 8 batteries prussiennes et de 8 batteries saxonnes.

L’armée commandée par le Roi en personne était composée d’une avant-garde de 10 bataillons et de 15 escadrons, commandée par le duc de Weimar, et de trois divisions. La première, commandée par le prince d’Orange, était composée de 11 bataillons et de 20 escadrons. La seconde division, commandée par le général Wartensleben, était composée de 11 bataillons et 15 escadrons. La troisième division, commandée par le général Schmettau, était composée de 10 bataillons et de 15 escadrons. Le corps de réserve de cette armée, que commandait le général Kalkreuth, était composé de deux divisions, chacune de 10 bataillons des régiments de la Garde ou d’élite, et de 20 escadrons.

La réserve, que commandait le prince Eugène de Wurtemberg, était composée de 18 bataillons et de 20 escadrons.

Ainsi le total général de l’armée prussienne était de 160 bataillons et de 236 escadrons, servis par 50 batteries; ce qui faisait, présents sous les armes, 115,000 hommes d’infanterie, 30,000 de cavalerie, et 800 pièces de canon, y compris les canons de bataillon.

Toute cette armée se trouvait à la bataille du 14, hormis le corps du duc de Weimar, qui était encore sur Eisenach, et la réserve du prince de Wurtemberg; ce qui porte les forces prussiennes qui se trouvaient à la bataille à 126,000 hommes.

De ces 126,000 hommes, pas un n’a échappé. Du corps du duc de Weimar, pas un homme n’a échappé. Du corps de réserve du duc de Wurtemberg, qui a été battu à Halle, pas un homme n’est échappé.

Ainsi ces 115,000 hommes ont tous été pris, blessés ou tués. Tous les drapeaux et étendards, tous les canons, tous les bagages, tous les généraux ont été pris, et rien n’a passé l’Oder. Le Roi, la Reine, le général Kalkreuth et à peine 10 ou 12 officiers, voilà tout ce qui s’est sauvé. Il reste aujourd’hui au roi de Prusse un régiment dans la place de Gross-Glogau, qui est assiégée, un à Breslau, un à Brieg, deux à Varsovie, et quelques régiments à Königsberg; en tout, à peu près 15,000 hommes d’infanterie et 3 ou 4,000 hommes de cavalerie. Une partie de ces troupes est enfermée dans des places fortes. Le Roi ne peut pas réunir à Königsberg, où il s’est réfugié dans ce moment, plus de 8,000 hommes.

Le souverain de Saxe a fait présent de son portrait au général Lemarois, gouverneur de Wurtemberg, qui, se trouvant à Torgau, a remis l’ordre, dans une maison de correction, parmi 600 brigands qui s’étaient armés et menaçaient de piller la ville.

Le lieutenant Lebrun a présenté hier à l’Empereur quatre étendards de quatre escadrons prussiens que commandait le général Pélet, et que le général Drouet a fait capituler du côté de Lauenbourg. Ils s’étaient échappés du corps du général Blücher.

La major Ameil, à la tête d’un escadron du 16e de chasseurs, envoyé par le maréchal Soult le long de l’Elbe pour ramasser ce qui pourrait s’échapper du corps du général Blücher, a fait un millier de prisonniers, dont 500 hussards, et a pris une grande quantité de bagages.

Voici la position de l’armée française : la division de cuirassiers du général d’Hautpoul, les divisions de dragons des généraux Grouchy et Sahuc, la cavalerie légère du général Lasalle, faisant partie de la réserve de cavalerie que le grand-duc de Berg avait à Lubeck, arrivent à Berlin.

La tête du corps du maréchal Ney, qui a fait capituler la place de Magdeburg, est entrée aujourd’hui à Berlin.

Les corps du prince de Ponte-Corvo et du maréchal Soult en route pour venir à Berlin. Le corps du maréchal Soult y arrivera le 20, celui du prince de Ponte-Corvo, quelques jours après.

Le maréchal Mortier est arrivé avec le 8e corps à Hambourg, pour fermer l’Elbe et le Weser.

Le général Savary a été chargé du blocus de Hameln, avec la division hollandaise.

Le corps du maréchal Lannes est à Thorn.

Le corps du maréchal Augereau est à Bromberg, et vis-à-vis Graudenz.

Le corps du maréchal Davout est en marche de Posen sur Varsovie, où se rend le grand-duc de Berg avec l’autre partie de la réserve de cavalerie, composée des divisions de dragons des généraux Beaumont, Klein et Beker, de la division de cuirassiers du général Nansouty, et de la cavalerie légère du général Milhaud.

Le prince Jérôme, avec le corps des alliés, assiégé Gross-Glogau. Son équipage de siège a été formé à Küstrin. Une de ses divisions a investit Breslau. Il prend possession de la Silésie.

Nos troupes occupent le fort de Lenczyca, à mi-chemin de Posen à Varsovie. On y a trouvé des magasins et de l’artillerie. Les Polonais montrent la meilleure volonté. Mais, jusqu’à la Vistule, ce pays est difficile; il y a beaucoup de sables. Pour la première fois, la Vistule voit l’aigle gauloise.

L’Empereur a désiré que le roi de Hollande retournât dans son royaume, pour veiller lui-même à sa défense.

Le roi de Hollande a fait prendre possession du Hanovre par le corps du maréchal Mortier. Les aigles prussiennes et les armes électorales en ont été ôtées ensemble.