[ed-logo id=’7324′]

Latest Posts

1806 – Sixième Bulletin de la Grande Armée

Weimar, 15 octobre 1806, au soir

Six mille Saxons et plus de 300 officiers ont été faits prisonniers. L’Empereur a fait réunir les officiers et leur a dit qu’il voyait avec peine que leur armée lui faisait la guerre; qu’il n’avait pris les armes que pour assurer l’indépendance de la nation saxonne et s’opposer à ce qu’elle fût incorporée à la monarchie prussienne; que son intention était de les renvoyer tous chez eux, s’ils donnaient leur parole de ne jamais servir contre la France; que leur souverain , dont il reconnaissait les qualités, avait été d’une extrême faiblesse, en cédant ainsi aux menaces des Prussiens et en les laissant entrer sur son territoire; mais qu’il fallait que tout cela finit, que les Prussiens restassent en Prusse et qu’ils ne se mêlassent en rien des affaires de l’Allemagne; que les Saxons devaient se trouver réunis dans la Confédération du Rhin, sous la protection de la France, protection qui n’était pas nouvelle, puisque, depuis deux cents ans, sans la France, ils eussent été envahis par l’Autriche ou par la Prusse ; que l’Empereur n’avait pris les armes que lorsque la Prusse avait envahi la Saxe; qu’il fallait mettre un terme à ces violences ; que le continent avait besoin de repos, et que, malgré les intrigues et les basses passions qui agitent plusieurs cours, il fallait que ce repos existât, dût-il en coûter la chute de quelques trônes.

Effectivement, tous les prisonniers saxons ont été renvoyés chez eux avec la proclamation de l’Empereur aux Saxons, et des assurances qu’on n’en voulait point à leur nation.