1805 – TRENTE-CINQUIÈME BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE

TRENTE-CINQUIÈME BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE [1].

 

Brunn, le 20 frimaire an 14[2].

L’armée russe s’est mise en marche le 17 frimaire sur trois colonnes, pour retourner en Russie. La première a pris le chemin de Cracovie[3] & Therespol[4] ; la seconde celui de Kaschau[5], Lemberg[6] & Brody[7], & la troisième celui de Cizrnau[8], Watrell[9] & Hussiatin[10]. A la tête de la première, est parti l’Empereur de Russie avec son frère le grand-duc Constantin.

Indépendamment de l’artillerie de bataille, un parc entier de cent pièces de canon a été pris aux russes avec tous leurs caissons.

L’Empereur est allé voir ce parc ; il a ordonné que toutes les pièces prises fussent transportées en France. Il est sans exemple que, dans une bataille, on ait pris 150 à 160 pièces de canon, toutes ayant fait feu & servi dans l’action.

Ce[11] chef d’escadron Challopin[12], aide-de-camp du maréchal Berdanotte[13], a été tué.

Les colonels Lacour[14] du 5e. régiment de dragons, Digeon[15] du 26e. de chasseurs, Bessières[16] du 11e. de chasseurs, frère du maréchal Bessières ; Gerard[17], colonel, aide-de-camp du maréchal Bernadotte ; Marès[18], colonel, aide-de-camp du maréchal Davoust, ont été blessés.

Les chefs de bataillon Perrier[19] du 36e. régiment d’infanterie de ligne ; Guye[20], du 4e. de ligne ; Schwiter[21], du 57e. de ligne ; les chefs d’escadron Grumblot[22], du 2e. régiment de carabiniers ; Didelon[23], du 9e. de dragons ; Boudichon[24], du 4e. de hussards ; le chef de bataillon du génie Abrissot[25], Rabier[26] & Mobillard[27], du 55e. de ligne ; Proffit[28], du 43e., & les chefs d’escadron Tréville[29], du 26e. de chasseurs, & David[30], du 2e. de hussards, ont été blessés.

Les chefs d’escadron de chasseurs à cheval de la garde impériale Beyermann[31], Bohn[32] & Thiry[33], ont été blessés.

Le capitaine Tervé[34], de[35] chasseurs à cheval de la garde, est mort des suites de ses blessures.

Le capitaine Geist[36] ; les lieutenans Bureau[37], Barbanegre[38], Guyot[39], Fournier[40], Adet[41], Bayeux[42] & Renno[43], des chasseurs à cheval de la garde, & les lieutenans Menager[44] & Rollet[45], des grenadiers à cheval de la garde, ont été blessés.

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NOTES

[1] In : Mémorial administratif du département de l’Ourte, n° 307 du 10 nivôse an XIV (31.12.1805), p. 327-328. Liège : J.F. Desoer, 1806. (Mémorial administratif du département de l’Ourte ; IX).

[2] 11 décembre 1805.

[3] Krakau, auj. Kraków.

[4] Terespol, ville-frontière entre la Pologne autrichienne et la Lituanie russe, jumelle de la ville lituanienne de Brest (ancienne Brest-Litowsk).

[5] En hongrois Kassa, auj. Košice, chef-lieu de l’actuelle Slovaquie orientale.

[6] En polonais Lwów et en russe Lvov, auj. Lviv, capitale de l’Ukraine occidentale.

[7] Ville à 90 kms au nord-est de Lemberg, alors sur la frontière séparant la Galicie autrichienne de l’Ukraine russe.

[8] Tyrnau, auj. Trnava, ville de Slovaquie, au nord-est de Bratislava.

[9] Waitzen, auj. Vác, ville de Hongrie à 40 kms au nord de Budapest.

[10] Husiatyn (Gusyatyn en russe, Gusiatyn en polonais), auj. Husyatyn, ville d’Ukraine occidentale, à 175 kms au sud-est de Lemberg, alors sur la frontière séparant la Galicie autrichienne de l’Ukraine russe.

[11] Sic.

[12] Auguste Challoppin, déjà évoqué dans le 26e bulletin.

[13] Sic.

[14] Jacques Nicolas Lacour (1760-1839). Colonel (1804), baron de l’Empire (1808), maréchal de camp honoraire (1818).

[15] Alexandre Élisabeth Michel Digeon (1771-1823). Général (1807), baron de l’Empire (1809).

[16] Bertrand Bessières (1773-1854). Général (24-12-1805), baron de l’Empire (1810).

[17] Maurice Étienne Gérard (1773-1852). Général (1806), baron (1809), puis comte (1813) de l’Empire. Pair des Cent Jours (1815), député de Paris à la Chambre des députés (1822-1824 et 1827-1830). Commissaire provisoire puis ministre de la Guerre (1830), maréchal de France (1830), pair de France (1833), président du Conseil et ministre de la Guerre (1834), grand chancelier de la Légion d’honneur (1836-1838 et 1842-1848), sénateur de l’Empire (1852).

[18] Louis Marès (1765-1806). Chef de brigade (1801), adjudant-commandant (1803), il décède à Brünn, le 7 janvier 1806, des suites de ses blessures.

[19] René Périer de Beauval (1768-1807). Chef de bataillon (1799), major (1806), colonel (1807), tué à la bataille de Heilsberg (10 juin 1807).

[20] Nicolas Philippe Guye (1773-1845). Chef de bataillon (1803), major (1806), colonel napolitain (1807), puis (1808) espagnol, maréchal de camp espagnol (1810), marquis de Rios Milanos (1812), général français(1814). Il sera maire de Saint-Dié (1829-1830).

[21] Henri Cesar Auguste Schwiter (1768-1839). Baron de l’Empire (1808), général (1812).

[22] Charles Alexandre Grimblot (1766-1839). Chef d’escadron (1800). Il est mis à la retraite en 1806, suite aux blessures reçues à Austerlitz. Il était chef d’escadron du 1er régiment de carabiniers, selon LIEVYNS, VERDOT et BÉGAT, Fastes de la Légion d’honneur. Tome V. Paris : Légion d’honneur, 1847, p. 409.

[23] Pierre François Didelon (1767-1830). Chef d’escadron (1803), major (1806), chevalier de l’Empire (1809). Il s’était déjà illustré à Wertingen.

[24] Jean Claude Valdec Boudinhon, ou Boudinhon-Valdec(k) (1771-1846). Chevalier de l’Empire (1810), général (1814).

[25] Non identifié. Il est à présumer qu’il s’agit ici d’un nom écorché de manière importante.

[26] Peut-être Jean Baptiste Ambroise Ravier (1766-1828). Colonel (1801), baron de l’Empire (1808), général (1809). Il commandait alors le 18e Régiment d’infanterie de ligne.

[27] Peut-être Jean Michel Robillard (1768-?). Chevalier de l’Empire (1810), colonel du 101e Régiment d’infanterie de ligne (1813).

[28] Peut-être Jean Louis Profit (1776-?).

[29] Peut-être Jean Baptiste Pierre Treuille de Beaulieu (1768-1861). Baron de Beaulieu et de l’Empire (1808), colonel du 15e régiment de dragons (1807-1809).

[30] Joseph Martin David (1766-1831). Chef d’escadron (1799), mis à la retraite en 1809.

[31] Frédéric Auguste Beurmann (1777-1815). Chef d’escadron (1802), colonel (1805), baron de l’Empire (1808), général (1811).

[32] François Joseph Bohn (1763-1809). Chef d’escadron (1805), chevalier de l’Empire (1808), colonel (1809).

[33] Nicolas Marin Thiry (1769-1827). Chef d’escadron (1799), colonel (1807), général et baron de l’Empire (1809).

[34] Claude Antoine Thervay (Dole 1774-1805). Capitaine (1804), adjudant-major (1805).

[35] Sic.

[36] Peut-être Joseph Philippe Antoine Geist (1770-?). Il est signalé comme capitaine de la 5e compagnie de chasseurs à cheval dans l’Almanach impérial de 1806.

[37] Joachim Irénée Adélaïde Bureaux de Pusy (1776-1822). Lieutenant (1800), capitaine (1805), major (1809), chevalier de l’Empire (1812), colonel (1813).

[38] Jacques Barbanègre (1777-1844). Frère du général Joseph Barbanègre.

[39] Peut-être Michel Simon Guiod (1773-1807). Lieutenant (1801), il est fait capitaine après la bataille d’Austerlitz. Décède des graves blessures reçues à la bataille d’Eylau.

[40] Pierre Fournier (1772-1809). Lieutenant (1801), capitaine (1805), il meurt à Wagram.

[41] Robert Adet (1773-1810). Lieutenant (1804), mis à la retraite en 1808.

[42] Alexandre Constant Bayeux (1775-1833). Lieutenant (1804), capitaine (1807), chevalier de l’Empire (1811), major (1811), baron de l’Empire (1813).

[43] Jean Renno (1777-1848?). Né en Syrie, lieutenant en premier, plus tard capitaine de la Compagnie des Mamelouks de la Garde impériale.

[44] François Dominique Messager (1772-1844). Lieutenant en second de la 7e compagnie (1804), lieutenant en premier, chargé des vivres à l’état-major du régiment (1805), capitaine (1813). Remerciements tous particuliers à Mme Sylvie Bernard, généalogiste de la famille Messager.

[45] Jean Raulet, ou Rollet (1771-1834). Lieutenant en second (1804), puis en premier (1805).