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Promenades Impériales Vienne (Autriche) – Introduction

Les guerres révolutionnaires et napoléoniennes (1792 – 1815) sont d’une importance capitale dans l’histoire de la capitale autrichienne. Lorsque Marie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse de Habsbourg, est, comme son mari Louis XVI, guillotinée, l’Autriche se joint à la coalition formée par les autres cours d’Europe, dans le but de s’opposer à cette Révolution qui risque, à la longue, de les menacer elles aussi. Le résultat ne fut pas à la hauteur des espérances, bien au contraire, et l’empire des Habsbourg dû bientôt faire face aux armées de la République.

La première menace se présente en 1797, lorsque l’armée française, en marche sur Vienne, ne voit son avance stoppée que par la paix de Campo-Formio.

Trois ans plus tard, c’est Moreau qui menace Vienne. Cette fois, la menace est plus pressante : un corps de volontaires est formé. Une fois encore, cependant, la paix écarte le danger.

En 1805, les français arrivent jusqu’à Vienne, mais ses habitants échappent aux rigueurs de la guerre : la ville t livrée sans combat et la milice, au lieu d’avoir à la défendre les armes à la main, reçoit la tâche d’en assurer l’ordre et la garde des portes. Pendant ce temps, Napoléon est à Austerlitz.

Mais 1809 va être l’occasion d’évènements plus tragiques. En mai, la Grande-Armée atteint les faubourgs et le 11, la ville est bombardée. Elle capitule le 13. Napoléon n’en repartira qu’à la fin du mois d’octobre. Entre-temps, il y aura eu Aspern – Essling et Wagram.

D’autres évènements amèneront de nouveau les projecteurs de l’histoire sur Vienne : d’août 1814 à juin 1815 se tiendra en effet le célèbre Congrès de Vienne, destiné à corriger les conséquences de 23 années de guerre et remettre un peu d’ordre en Europe.

Au début du XIXe siècle, Vienne est une des trois grandes capitales européennes. Ses  240.000 (environ) habitants se pelotonnent en grande partie à l’intérieur des remparts, que Napoléon, à la fin de son deuxième séjour, fera démolir, et dont le tracé suivait celui du Ring d’aujourd’hui. Devant  ceux-ci, un glacis sépare la ville de ses faubourgs (par exemple celui de Maria Hilf). Tout autour, un collier de petits villages, Nussdorf, Döbling, Grinzing, Penzing, Hietzing, Semmering, pour n’en citer que quelques-uns, qui seront, au fil des années, peu à peu absorbés par la métropole autrichienne (ils constituent les différents arrondissements actuels, qui conservent cependant, pour le viennois, leurs noms d’origine).

« Vienne est située dans une plaine, au milieu de plusieurs collines pittoresques. Le Danube, qui la traverse et l’entoure, se partage en diverses branches qui forment des îles très agréables; mais le fleuve perd lui-même de sa dignité dans tous ces détours; et il ne produit pas l’impression que promet son antique renommée. Vienne est une ville assez petite, mais environnée de faubourg très spacieux; on prétend que la ville, renfermée dans les fortifications, n’est pas plus grande qu’elle ne l’était quand Richard Cœur de Lion fut mit en prison non loin de ses portes. » (Madame de Staël – De l’Allemagne)

« La ville de Vienne proprement dite est petite, mais elle est entourée d’immenses faubourgs, cernés d’un simple mur trop faible pour stopper une armée…L’archiduc Maximilien les avait donc abandonnés, retirant toutes ses troupes derrière les fortifications de la ville » (Marbot)

« Vienne (était) entourée d’un puissant mur, de construction régulière et moderne, de fossés profonds et d’un chemin couvert, mais sans ouvrage avancé. Il y a un glacis ouvert, et les faubourgs sont construits à la distance requise par les règlements militaires. Ces derniers sont très étendus, et, depuis l’invasion des Turcs (!), entourés de retranchements, couverts d’ouvrages en maçonnerie. L’ensemble constitue une espèce de camp retranché, fermé par de solides portes » (Savary)

Résidence d’été des Habsbourg, le château de Schönbrunn se trouve donc alors « à la campagne », à une dizaine de kilomètres de la Hofburg, résidence d’hiver. Nombreux sont les princes et autres nobles de la Cour qui ont aussi deux résidences, une à la ville, l’autre à la campagne.

Aujourd’hui, malgré le développement urbain, beaucoup de monuments et de demeures permettent encore d’évoquer le passage de Napoléon, ainsi que de ceux qui en furent les témoins et les acteurs.

Robert Ouvrard

Parmi les ouvrages consultés :

  • Chappet, Martin, Pigeard, Robe. Répertoire mondial des souvenirs napoléoniens. SPM, Paris, 1993.
  • Tulard, Garros. Itinéraire de Napoléon au jour le jour. Tallandier, Paris, 1992.
  • Philippe de Moustier. Souvenirs français à Vienne. Vienne, 1980.
  • Stadt Chronik Wien. Brandtstäter Verlag, Wien, 1986
  • Kaisertum Österrreich 1804-1848. Austellung Schallaburg 1996.
  • Waissenberger. Vienne 1815-1848. Seuil, Paris, 1985.
  • Wiener Bezikskulturführer. Jugend und Volk, Wien
  • Feldzugserinnenrungen aus dem Kriegsjahre 1809. Bearbeitet von Friedrich M. Kircheisen. Gutenberg-Verlag, Hamburg, 1909.