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Jean-Baptiste Guindey, grenadier à cheval de la Garde (1785 -1813)

Un héros pyrénéen sous l’Empire

 

Jean-Baptiste Guindey, un héros pyrénéen sous l'empireJean-Baptiste Guindey fait figure de héros type de l’Empire (1)

Né à Laruns (2), le 12 avril 1785, il entre, à 18 ans, en qualité d¹enrôlé volontaire comme brigadier au 10e régiment de Hussards, alors basé à Cahors. Le régiment est commandé par le bouillant colonel Antoine Charles, comte de Lasalle, qui entretient consciencieusement la réputation des hussards par des phrases définitives telles que : « Tout hussard qui n’est pas mort à 30 ans est un jean-foutre ! « .

Il se couvre de gloire, le 10 octobre 1806, et grave son nom au tableau de l’Histoire en tuant le prince Louis-Ferdinand de Prusse dans un duel singulier, à Saalfeld, en Allemagne (3). Pour ce haut fait d’armes, il est décoré de la Croix de la Légion d’Honneur par le maréchal lectourois Jean Lannes, récompense offerte par l’Empereur qui déclare : « Je l’eusse fait de plus officier s’il m’eût amené le Prince vivant ». Ce à quoi le hussard répond : « Monsieur le maréchal, voyez comme il m’a arrangé, je vous assure bien qu’il n’était pas d’humeur à se laisser faire ! » (4) (5)

La mort du prince Louis de Prusse
La mort du prince Louis de Prusse

Quand elle est connue de l’armée française, la mort du prince Louis-Ferdinand (5) suscite des transports de joie parmi la troupe. Quatre jours plus tard, le 14 octobre 1806, le jour de la bataille d’Iéna, Jean-Baptiste Guindey est nommé maréchal des logis en chef. Le hussard béarnais a 21 ans.

En 1811, il est nommé lieutenant en 1er dans l’illustre corps des Grenadiers à cheval de la Garde Impériale.

Jean-Baptiste Guindey s’est battu à Wertingen et Austerlitz, en 1805, à Saalfeld, Eychen et Pultusk, en 1806, à Eylau et Ostrolenka, en 1807, au siège de Saragosse, en 1808, à Essling, Wagram, en 1809, à Wilna et Borodino, en 1812, à Dresde, Wachau, Leipzig et Hanau où il est tué, en 1813. 

Son courage, ses qualités de brillant cavalier et de redoutable bretteur lui ont valu l’estime de ses camarades de combat. À 28 ans, il a tout connu : l’amitié des bivouacs, la souffrance par ses nombreuses blessures, les récompenses, la reconnaissance de ses chefs et l’exaltation des charges héroïques. Au matin de la dernière, le 30 octobre 1813, il réaffirme sa foi et son attachement à l’Empereur et meurt dans la charge de la Garde Impériale, à la bataille de Hanau, en Allemagne. Cette victoire permettra aux restes de l’armée impériale, en retraite, d’échapper à l’encerclement des coalisés.

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En 1903, Laruns a élevé, sur la place de l’église, un monument commémoratif à son prestigieux enfant. 

A LA MÉMOIRE DE J.B. GUINDEY
QUI NAQUIT À LARUNS (BEARN) LE 12 AVRIL 1785
MARÉCHAL DES LOGIS AU 10e HUSSARDS
TUA DE SA PROPRE MAIN PAR UN HARDI COUP DE POINTE
A SAALFELD LE 10 OCTOBRE 1806
LE PRINCE LOUIS DE PRUSSE, NEVEU DU GRAND FREDERIC
LIEUTENANT DE GRENADIERS A CHEVAL DE LA GARDE IMPÉRIALE, OFFICIER DE LA L.H.
MOURUT GLORIEUSEMENT A LA BATAILLE DE HANAU LE 29 OCTOBRE 1813

     

Le monument Guindey à Laruns
Le monument Guindey à Laruns
Plaque du monument
Plaque du monument
Bas-relief du monument
Bas-relief du monument

 

 

 

 

 

 

En direction d’Eaux-Bonnes, sa maison natale existe encore (c’était en 1993 la gendarmerie), et porte une plaque commémorative.

Au cimetière du Nord (ou de Montmarte) à Paris, dans la 27e division, une stèle évoque Jean-Baptiste Guindey. Un bas-relief représente le combat des deux hommes, et la liste des batailles auxquelles Guindey participa) (Répertoire Mondial des Sites Napoléoniens)

A Saalfeld, en Allemagne, un monument commémore la mort du prince Louis de Prusse. Quitter la ville en direction de Wöhlsdorf et Rüdolstadt; juste avant l’entrée dans Beulwitz, se trouvent deux monuments. Une stèle est apposée sur le premier, qui rappelle la mort de Louis. Le monument dédié à Louis de Prusse se trouve un peu plus loin. (Répertoire Mondial des Sites Napoléoniens)

Le monument de Saalfeld
Le monument de Saalfeld

 

(1) « Jean-Baptiste Guindey – Un héros pyrénéen sous l’Empire » – Claude Larronde et Michel Bordenave – Princi Negue Editor, à Pau – octobre 2003 – Illustrations de la Bibliothèque des Hussards – Musée Massey de Tarbes.

Pour célébrer ce centenaire, cette biographie venait à point pour rappeler l’épopée de celui qui fut félicité par l’Empereur et surnommé « l’enfant chéri de la victoire » qui, par sa conduite héroïque, a rehaussé le prestige du régiment du 10e Hussards bien connu à Tarbes. Des illustrations monochrome et couleur de dessinateurs réputés tels que Blondieau, Zix, Wilke, Myrbach, Knötel, Titeux, provenant de la Bibliothèque du Musée Massey de Tarbes, viennent soutenir le texte de cette biographie.

Le capitaine Michel Bordenave, ancien du 5e régiment de Hussards, oeuvre à Laruns pour qu’on n’y oublie pas Jean-Baptiste Guindey.

(2) Laruns se situe à 36 km au sud de Pau, par la RN 134 et la D. 934

(3) La mort du prince Louis-Ferdinand de Prusse a fait l’objet de diverses narrations et illustrations, plus ou moins véridiques.

  • La mort du prince Louis de Prusse
    La mort du prince Louis de Prusse

    Le récit de sa mort, recueilli à Saalfeld même par les contemporains, diffère de la version qui le fait périr dans la mêlée, et parait plus authentique. Au-dessous du village de Wohlsdorf, il y avait un champ labouré, finissant en contre-bas à un chemin creux qui, de l’autre côté, confinait à une prairie traversée par la Saale. Louis, qui s’efforçait bravement de couvrir la retraite plus que précipitée de son infanterie, rassembla dans ce champ ses derniers cavaliers, et fit à leur tête une charge qui fut vigoureusement ramenée par les hussards rouges français. Resté seul, le prince voulut se jeter dans le chemin creux ; mais, au moment où son cheval franchissait la haie de clôture, il reçut par derrière un coup de feu qui l’abattit. Louis arracha ses pistolets de leurs fontes ; puis, au lieu de traverser la rivière à la nage, ce qui l’eût probablement sauvé, il prit sa course dans le chemin creux du côté de Rudolstadt. Il fut bientôt atteint, près d’une barrière, par deux cavaliers sur lesquels il déchargea ses pistolets. L’un de ces cavaliers, simple hussard, prit la fuite ; l’autre, homme aussi déterminé que vigoureux, fondit sur le prince et le somma de se rendre. C’était ce robuste maréchal-des-logis, que le prisonnier dont nous citions tout à l’heure la relation comparait à « l’Ange exterminateur ». Louis répondit : Sieg oder Tod ! (la victoire ou la mort), et mit le sabre à la main. Suivant cette version allemande, ce combat inégal fut néanmoins quelque temps douteux. Mais enfin Louis, déjà deux fois atteint à la tête, s’abattit sur un troisième coup vigoureusement asséné de haut en bas, qui lui ouvrit le crâne par derrière ; et son adversaire, sautant aussitôt à terre, lui poussa encore dans la poitrine un furieux coup de pointe, probablement inutile. En dépouillant le mort, il vit bien, à ses décorations et à la richesse de l’uniforme, qu’il avait eu affaire à un officier du rang le plus élevé, et regrettait déjà beaucoup de l’avoir tué. Il appela un paysan qui avait été spectateur du combat; cet homme enveloppa le cadavre dans un drap de lit et le transporta sur une charrette à Saalfeld. Le lendemain, quand son identité fut bien constatée, on le mit sur un brancard, et quatre soldats français le portèrent à la principale église. Pendant toute la journée du 12, il demeura exposé au pied de l’autel. D’après un témoin oculaire, sa physionomie n’avait subi aucune altération, elle « restait belle dans la mort ».

Il fut embaumé et inhumé dans cette même église, à côté d’un prince de Saxe-Cobourg-Saalfeld. Celui-là, l’un des ancêtres du vaincu de Fleurus, était tombé jadis, comme Louis-Ferdinand, au champ d’honneur; mais c’était en combattant des Turcs. On plaça aussi une pierre commémorative à l’endroit où Louis-Ferdinand avait succombé; et, pendant plusieurs années, ses anciens amis firent régulièrement le pèlerinage de Saalfeld. Après tout, « cette fin était glorieuse et digne de regret; il était mort comme doit désirer de mourir tout bon soldat (2e Bulletin de la Grande Armée) ». (in « Les Français en Allemagne » Baron Ernouf, Paris, 1872)

  • Ce fut le 10 octobre, au passage de la Saale, devant la petite ville de Saalfeld, que le 3e corps d’armée, commandé par le maréchal Lannes, eut la première rencontre avec un corps d’infanterie prussien, commandé par le prince Louis de Prusse, neveu du roi. Cette infanterie, qui ne tenait pas devant nos troupes, se retirait en désordre au passage d’un gué sur la Saale, et le prince Louis, avec quelques hussards d’ordonnance, s’efforçait de rallier les fuyards, lorsqu’un maréchal des logis du 100 hussards français, qui s’appelait Gaindé (sic), arriva sur lui, la pointe au corps, lui criant « Rendez-vous, général, ou vous êtes mort ! »
La mort du prince Louis de Prusse
La mort du prince Louis de Prusse
La mort du prince Louis de Prusse
La mort du prince Louis de Prusse

Le général, qui n’était autre que le prince Louis, répondit .:

– Moi, me rendre ! Jamais.

Et relevant l’arme de Gaindé (sic), il lui porta un coup de sabre qui atteignit le maréchal des logis à la figure ; il allait lui en donner un second, lorsque Gaindé, ripostant d’un coup de pointe, traversa la poitrine du prince et le jeta en bas de son cheval. Les ordonnances du prince, le voyant en combat singulier avec un soldat français, arrivèrent au galop, et ils se seraient infailliblement emparés de Gaindé, ou du moins ils l’auraient tué, si un hussard du 10e ne fût arrivé au galop en s’écriant : 

-Tenez bon, maréchal des logis ! 

Puis, lâchant un coup de pistolet, il étendit mort un hussard prussien ; ce que voyant, les ordonnances du prince disparurent.

La mort du prince Louis- de Prusse, quand elle fut connue dans l’armée française, y donna lieu au couplet suivant, ce qui prouve que le champ de bataille n’engendre pas la mélancolie :

C’est le prince Louis-Ferdinand
Qui se croyait un géant,
Ah! l’imprudent !
Un houssard, bon là,
Lui dit : – N’allez pas si vite,
Ou bien, sinon ça,
Je vous lance une mort subite,
A la papa. (bis.)

Gaindé, blessé comme il l’était, ne pouvait pas, seul avec ce hussard, tenir le terrain ; il se retira donc avec ce dernier sur le peloton du régiment qui soutenait les tirailleurs. Arrivé là, il dit à l’officier qui commandait :

– Lieutenant, si vous voulez pousser avec moi jusqu’à la rivière, à mille pas d’ici, nous y trouverons le corps d’un officier général que je viens de tuer; c’est celui-là même qui m’a blessé à la figure ; nous lui prendrons son épée et son crachat, si toutefois l’ennemi ne l’a pas enlevé. 

L’officier, suivi de sa troupe, partit au galop, guidé par le maréchal des logis, et arriva sur le terrain, où deux hussards du 9e régiment, qui était de brigade avec le 10e, se trouvaient déjà auprès du mort.

– C’est moi qui l’ai tué, dit Gaindé , ma lame de sabre est encore teinte de son sang; il doit avoir un coup de pointe, à travers la poitrine. Prenez sa bourse, s’il en a une, je vous la donne; mais remettez-moi son sabre et son crachat, que je les porte au maréchal.

Les hussards du 9e remirent à Gaindé ce qu’il demandait, et, quand il fut en possession de son trophée, il le porta au maréchal. Dans le même moment, des prisonniers prussiens, arrivant au 3e corps, annonçaient que le prince Louis de Prusse, leur général en chef, venait d’être tué par un hussard. français. Cette nouvelle était trop importante pour que le maréchal n’en fit pas part tout de suite à l’Empereur. Gaindé était à l’ambulance à faire panser sa blessure, c’est ce qui empêcha le maréchal de l’envoyer au quartier général. Il fit porter le sabre et le crachat par un de ses aides de camp, et demanda une récompense pour le maréchal des logis du 10e hussards. L’Empereur lui accorda la croix d’honneur en disant : 

– Je l’eusse fait de plus officier, s’il m’eût amené le prince vivant.

Lorsque le maréchal, le 12 octobre au matin, avant de quitter Saalfeld, fut voir Gaindé à l’ambulance et lui porter sa décoration, Son Excellence ne manqua pas de lui rapporter les paroles que Sa Majesté Impériale avait prononcées en lui donnant la croix.

– Ce n’est pas ma faute, monsieur le maréchal; voyez comme il m’a arrangé, répondit Gaindé en lui montrant sa blessure. Je puis vous assurer qu’il n’était pas d’humeur à se rendre. » (Souvenirs militaires du commandant Parquin. Paris, 1897)

  • Le prince Louis aurait encore pu faire retraite sur le corps prussien qui occupait Iéna; mais ayant été le premier instigateur de la guerre, il lui parut inconvenant de se retirer sans combattre. Il fut bien cruellement puni de sa témérité. Le maréchal Lannes, profitant habilement des hauteurs au bas desquelles le prince Louis avait si imprudemment déployé ses troupes, les fit d’abord mitrailler par son artillerie, et dès qu’il les eut ébranlées, il lança plusieurs masses d’infanterie qui, descendant rapidement des hauteurs, fondirent comme un torrent impétueux sur les bataillons prussiens et les enfoncèrent en un instant !… Le prince Louis, éperdu, et reconnaissant probablement sa faute, espéra la réparer en se mettant à la tête de sa cavalerie, avec laquelle il attaqua impétueusement les 9e et 10e de housards. Il obtint d’abord quelque succès; mais nos housards, ayant fait avec furie une nouvelle charge, rejetèrent la cavalerie prussienne dans les marais, tandis que leur infanterie fuyait en désordre devant la nôtre.Au milieu de la mêlée, le prince Louis s’étant trouvé aux prises avec un sous-officier du 10e de housards, nommé Guindet, qui le sommait de se rendre, répondit par un coup du tranchant de son épée qui coupa la figure du Français; alors celui-ci, passant son sabre au travers du corps du prince, l’étendit raide mort !Après le combat et la déroute complète de l’ennemi, le corps du prince ayant été reconnu, le maréchal Lannes le fit honorablement porter au château de Saalfeld, où il fut remis à la famille princière de ce nom, alliée à la maison royale de Prusse, et chez laquelle le prince Louis avait passé la journée et la soirée précédentes à se réjouir de la prochaine arrivée des français et même, dit-on, à donner un bal aux dames du lieu. A présent on le leur apportait vaincu et mort ! Je vis le lendemain le corps du prince étendu sur une table de marbre; on avait fait disparaître toutes traces de sang; il était nu jusqu’à la ceinture, ayant encore sa culotte de peau et ses bottes, et paraissait dormir. Il était vraiment beau ! (Mémoires du général baron de Marbot – Paris)
  • Le prince Louis de Prusse, en brave et loyal soldat, se prit corps à corps avec un maréchal des logis du 10e régiment de hussards. « Rendez-vous, Colonel, lui dit le hussard ou vous êtes mort. » Le prince lui répondit par un coup de sabre; le maréchal des logis riposta par un coup de pointe , et le prince tomba mort. Si les derniers instants de sa vie ont été ceux d’un mauvais citoyen, sa mort est glorieuse et digne de regret; il est mort comme doit désirer de mourir tout bon soldat. Deux de ses aides de camp ont été tués à ses côtés. On a trouvé sur lui des lettres de Berlin qui font voir que le projet de l’ennemi était d’attaquer incontinent, et que le parti de la guerre, à la tête duquel étaient le jeune prince et la Reine, craignait toujours que les inclinations pacifiques du Roi, et l’amour qu’il porte à ses sujets, ne lui fissent adopter des tempéraments et ne déjouassent leurs cruelles espérances. On peut dire que les premiers coups de la guerre ont tué un de ses auteurs. (2e Bulletin de la Grande Armée – Auma – 12 octobre 1806)

(4) Guindey passera un mois à l’hôpital, avant d’être remis de ses blessures.

(5) Le chirurgien du 40e de ligne, Virvaux, est chargé d’examiner la dépouille du prince et de faire un rapport à Lannes. Il note que le prince a été tué de plusieurs coups de sabre (dont deux mortels) (Merci à Greg Gorsuch)

« Cejourd’hui, 11 octobre 1806, à midi je soussigné chirurgien-major du 40e régiment de ligne, membre de la Légion d’honneur, chargé du service de santé de la division, certifie m’être transporté à Saalfeld d’après l’ordre de M. le général de division Suchet, grand cordon de la Légion d’honneur, commandant la Ire division du 5e corps d’armée, à l’effet de constater les blessures qu’à reçues le prince Louis Ferdinand de Prusse à l’affaire d’hier, et qui lui ont causé la mort. Etant arrivé à l’église principal de Saalfeld accompagné de M. Viraux, capitaine du génie de la division, les gardiens des tombeaux des princes de Coburg nous ont, sur ma réquisition, fait descendre dans le caveau où on venait de déposer depuis une heure le corps du Prince, que j’ai reconnu être le même que j’avais vu à 6 heures du matin sur le champ de bataille, et dont j’avais admiré la beauté de la figure, le calme de la physionomie, le développement de la poitrine, joint à la forme régulières des membres dont les muscles très prononcés annonçaient beaucoup de force et de vigueur.

« J’ai remarqué: 

1o Une plaie superficielle de deux pouces d’étendue faite à la joue droite sur la pommette par un coup de sabre dont la direction était de haut en bas; 
2o Un coup de sabre à la partie supérieure du front du côté droit, ayant divisé obliquement les téguments, sans lésion de l’os frontal, la plaie ayant plus de deux pouces d’étendue; 
3o Une plaie transversale à la partie supérieure et postérieure de la tête, de cinq pouces d’étendue, produite également par un coup de sabre qui a divisé les téguments et lésé la première table des pariétaux; 
4o Un coup de sabre à la partie postérieure et inférieure de la tête porté de haut en bas et qui a fracturé l’occipital, la lame du sabre ayant pénétré la substance du cerveau, la plaie ayant six pouces d’étendue; 
5o Une plaie transversale de deux pouces et demi d’étendue à la partie antérieure et supérieure de la poitrine également par un coup de sabre, dont la lame ayant été dirigée sur son plat, a traversé cette cavité entre la 2e et 3e côte après avoir divisé une portion du sternum. La pointe du sabre a causé à la partie opposée de son entrée une grande ecchymose à l’endroit où elle a soulevé la peau sans la percer; 
6o Enfin un dernier coup de sabre sur le bras droit, un peu au-dessus de son articulation avec l’avant-bras, la plaie peu profonde se dirigeant obliquement depuis le coude jusqu’au pli du bras.

« Ayant ensuite visité les autres parties du corps, je les ai trouvées dans leur état naturel. En foi de quoi j’ai dressé le présent que j’ai rédigé sur la simple inspection des blessures sans aucune ouverture ni incision et avons signé. »

Claude Larronde – Robert Ouvrard

Claude Larronde, membre de l’Académie des Lettres Pyrénéennes et Vice-Président de la Société Académique des Hautes-Pyrénées, est l’auteur de nombreux ouvrages historiques sur les Hautes-Pyrénées et plus particulièrement sous le Premier Empire.